Jean-Claude Laudat – Le Swing Musette
Jean-Claude Laudat est un accordéoniste français qui swing et improvise sur le clavier de son accordéon. Valsez et swinguez au son de ses valses manouches.
L’accordéon diatonique de génération en génération
Jean-Claude né en 1963. Son papa est accordéoniste amateur. En effet, il joue de l’accordéon diatonique en autodidacte. Ainsi, il apprend à l’oreille sans prendre de cours. Lorsque Jean-Claude est âgé de 6 ans, son père lui pose un accordéon sur les genoux. “Je n’ai pas vraiment eu le choix” affirme-t-il. Ainsi, il débute l’accordéon chromatique dans une école de musique à Paris qui dépend des magasins de musique Paul Beuscher.
Apprendre l’accordéon dans une école de musique
Dans cette école de musique, il y a essentiellement des accordéonistes. Le directeur est alors Etienne Lorin. Il s’agit d’un accordéoniste qui a composé des musiques et des chansons pour Bourville et Boby Lapointe.
Pour apprendre l’accordéon, Jean-Claude utilise la méthode ferrero. En effet, il apprend à jouer de la musique en tant que lecteur avec des partitions. Il ne joue donc pas d’improvisation à ce moment-là.
L’accordéon au bal musette
Très jeune, il commence à jouer lors de bals afin de gagner un peu d’argent de poche. En effet, à 14 ou 15 ans, Jean-Claude joue le samedi soir au bal musette. “Je partais de chez moi le samedi à 14h et rentrais le dimanche à 8h du matin avec de la musique encore dans les oreilles”, se souvient-il. Notre accordéoniste y joue avec un orchestre, ce qui est pour lui très formateur.
L’accordéon fait la manche à Paris
Par ailleurs, il fait la manche dans la rue. Il joue en duo avec un autre accordéoniste. De plus, il accompagne un chanteur guitariste et ils jouent les chansons de Renaud. En effet, Renaud lance tout juste sa carrière. Nos musiciens jouent les chansons de son premier disque devant le musée Beaubourg. “Avec un sac plastique rempli de pièces de monnaie que j’avais récolté, je me suis acheté une paire de baskets”, se rappelle-t-il.
A la fin des années 70, l’accordéon est complètement décrié, personne ne veut écouter de l’accordéon. “Tous les gens de ma génération détestent ça, quand je joue au bal, les gens me lancent des canettes, me sifflent tandis que dans la rue, ça va.”
Accordéoniste professionnel : la musique, un métier
A l’âge de 18 ans, Jean-Claude se demande s’il veut faire de la musique son métier et devenir accordéoniste professionnel. Il décide alors de faire une pause. Pendant près de 10 ans, il ne joue pas un air. Il passe le concours pour être instituteur. “J’ai commencé à travailler et je n’ai pas joué d’accordéon car les gens n’étaient pas prêts.”
De Piazzolla à Jo Privat
Vers la fin des années 80, il se remet à l’accordéon et joue du tango, des pièces de Piazzolla. Il est alors accompagné d’un flûtiste et d’un guitariste. Puis, peu de temps après, c’est le déclic. Jean-Claude rejoue les valses de Jo Privat qu’il jouait quand il était enfant accompagné d’une guitare manouche.
Au fil du temps, il rencontre des musiciens célèbres comme Patrick Saussois qui est le guitariste qui accompagnait Jo Privat. Au milieu des années 90, Patrick Saussois monte un groupe dans lequel Jean-Claude Laudat joue. Du jour au lendemain, il passe du bistrot du coin à la grande scène des festivals de France et d’Europe. “C’est monté en puissance et le jazz manouche est redevenu à la mode à ce moment-là”, affirme-t-il.
Swing musette à l’accordéon
Par la suite, notre accordéoniste monte un duo avec le violoniste et chanteur Jean-Yves Dubanton. Avec lui, ils font le tour du monde : Afrique, Japon, Amérique du Nord, Etats-Unis… “L’idée swing musette créée par les guitaristes et accordéonistes qui jouaient dans le style de Django est géniale. Des fans de jazz manouche, il y en a dans le monde entier et lorsqu’il s’intéresse à un style, il sont à l’écoute. Ainsi, certains gens me connaissent à l’autre bout de la terre. Cela est très flatteur, ça fait chaud au cœur”.
Jean-Claude Laudat adore le swing et le jazz, tout ce qui relève de l’improvisation. Il découvre le jazz tout seul adolescent. “Je me suis aperçu que cela ne tombait pas du ciel et qu’il fallait travailler.” Au début, il pense que ce style et l’improvisation est inaccessible. En tant que lecteur, il est bloqué par la partition. “En France, le swing musette est notre jazz.”
Le trac de l’accordéoniste
Avant de monter sur scène, les musiciens ont généralement une boule au ventre et peur de ce qui va se passer. Ils sont stressés à l’idée de rencontrer leur public et de jouer les morceaux qu’ils ont tant travaillés. Pour Jean-Claude, le trac, c’est quelque chose que l’on ressent tous. “On aime bien ce métier pour avoir le trac, c’est quelque part un peu maso”. Avec l’expérience, il faut essayer de transformer ce trac en énergie positive !