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Jean Le Floc’h – La musique bretonne et orientale

Jean-Le-Floc'h

Jean Le Floc’h est un accordéoniste breton passionné par les musiques traditionnelles et les musiques ottomanes. Il a crée et préparé un unique accordéon pour jouer son propre style et la musique qu’il aime tant.

Entre accordéon et passion

Jean Le Floc’h apprend l’accordéon enfant sans réelle conviction. En effet, il commence à jouer de l’accordéon obligé par ses parents. Lui, désire plutôt s’investir pleinement dans sa passion et jouer un instrument de musique 100% breton. Cet instrument est la bombarde : “une fois la bombarde trouvée, je l’ai embrassé” nous confie-t-il. Toutefois, le jeune musicien continue de pratiquer un peu l’accordéon. Plus tard, vers l’âge de 16 ans, Jean entend parler de la gavotte. Il s’agit d’une musique populaire française qui s’accompagne d’une danse collective et joyeuse. La gavotte se joue souvent à l’accordéon. Et là c’est le déclic !

“Je possède un accordéon alors pourquoi ne pas essayer de transposer ce que je fais à la guimbarde sur le clavier de mon accordéon”.

Accordéoniste autodidacte

Ce ne fût pas chose aisée. Jean a tout repris depuis le début, sans méthodes ni professeur, c’est-à-dire de manière totalement autodidacte. Jean souhaite suivre ses intuitions et découvrir par lui-même l’étendue des possibilités de l’accordéon qui s’offre à lui. “J’avais pleins de défauts que j’ai corrigé petit à petit par la suite”. Ainsi, ce n’est que plus tard que notre accordéoniste acquis plus de technique instrumentale qui lui permet aujourd’hui d’aborder d’autres répertoires.

De la musique bretonne à la musique ottomane à l’accordéon…

“J’ai des bonnes fées qui se sont penchées sur mon berceau”

La musique bretonne et la musique qui habite le plus Jean. Il a cependant les oreilles grandes ouvertes. Avec des amis musiciens, Jean découvre de nombreux styles et de belles musiques.
Vers l’âge de 20 ans, Jean découvre la musique ottomane et plus particulièrement la musique turque. Notre accordéoniste pense alors changer d’instrument et de jouer du Oud. Jean ayant de l’expérience dans la lutherie, il décide de s’en confectionner un. Puis, ironie du sort, il finit par le vendre pour désaccorder son accordéon ou plutôt le préparer.

Les musiques orientales sont des musiques originales qui utilisent plus que les douze notes traditionnelles de la gamme chromatique. Ainsi, Jean a “préparé” son accordéon, il l’a démonté puis remonté à sa façon pour pouvoir jouer cette musique.

Au cours de sa carrière, Jean a voyagé au Moyen-Orient où il a eu quelques projets avec des musiciens de là-bas ou encore au Kurdistan, en Jordanie, en Grèce. Il joue principalement en groupe ou en orchestre.

Un accordéon préparé

Cela fait depuis maintenant plus d’une quinzaine d’années que Jean possède un accordéon qu’il améliore chaque jour pour cette musique bretonne et orientale. “L’accordéon n’est pas du tout commun, j’ai adapté même inventé un autre instrument”.

Pour cela, Jean n’est pas tout seul. En effet, il pense à des systèmes tout seul et essaie d’idéaliser son jeu pour jouer cette musique spéciale et s’entoure de musiciens et facteurs d’accordéon pour l’aider. Le tempérament égal ne permet pas de jouer cette musique. Elle utilise par exemple des quarts de ton, il faut alors trouver un moyen de rajouter des notes.

Le défi de l’accordéoniste

Aujourd’hui, Jean nous dit arriver au bout du tunnel. Suite à son expérience et à la rencontre d’autres musiciens, il arrive à une solution qui le satisfait. Il a construit un nouvel instrument qui pourra intéresser d’autres gens qui pratiquent ce genre de musiques comme par exemple des Orientaux, des Grecs, ceux qui souhaitent jouer de la musique traditionnelle française, etc…

Pour une fois, c’est l’instrument qui s’adapte aux musiques et non l’inverse. “c’est un défi contre l’histoire parce que je vais à contre-courant des choses”. Cette musique bretonne tient à cœur à Jean tout comme la langue bretonne. Il continue à jouer cette musique, à la faire évoluer et à la créer.

“Je ne me sentais pas destiné à faire de la musique un métier. Finalement je me suis dit que tant que j’aurai des idées et envie de continuer je continuerai et le jour où j’en aurai plus j”arrêterai. La musique sera comme une bonne copine, la musique c’est chouette, parfois ça sauve, c’est quelque chose qui tient pour la vie.”

 

Informations recueillies par Maëlle Aguila pour le Souffle de l’Accordéon